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Le PFCNO : bien plus que de la politique…

Du 11 au 14 novembre derniers, j’ai eu la chance d’accompagner quatre élèves de la 11e et 12e année du programme francophone à l’école secondaire Inuksuk se sont rendus à Yellowknife pour participer à la 25e édition du Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest (PFCNO). Pour cette occasion, Maika Niego-Akavak, Diane Garson, Kaitlin MacDonald et Maxime Dubeau et moi nous sommes rendus dans la capitale ténoise. Il s’agissait d’une première : jamais en un quart de siècle, le Nunavut n’avait envoyé de délégation. Nous espérons grandement que nous venons de créer un précédent, car il faut dire que c’était beau à voir, que les trois New Imageterritoires canadiens soient représentés.

Durant ces trois journées fort occupées, les participants provenant des quatre provinces de l’Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique) et des trois territoires (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut) ont donc pris place dans l’auditorium du Musée Prince-de-Galles de Yellowknife, afin de simuler une session parlementaire selon le modèle de la Chambre des Communes à Ottawa. Les participants, âgés entre 16 et 25 ans, incarnent des députés de différentes circonscriptions électorales de l’Ouest et du Nord, et doivent débattre de projets de loi proposés par le Cabinet (élu lors du PFCNO précédent), selon les règles parlementaires canadiennes. Le décorum est respecté à la lettre. Tous les participants (incluant les accompagnateurs) doivent se conformer aux différentes règles qui régissent le parlement, de l’habillement aux différentes procédures telles l’assentiment du gouvMaximeerneur général, le dépôt de la masse pour ouvrir et fermer la session et l’adresse au président de la Chambre. C’était très impressionnant de constater à quel point ces jeunes hommes et jeunes femmes prennent au sérieux ces procédures, dont plusieurs ignoraient même l’existence à leur arrivée. Cependant, les plus vieux, qui reviennent à chaque année, s’avèrent des leaders hors pairs pour enseigner et faire suivre ces règles aux « recrues » et le tout se fait dans une ambiance de grand respect et aussi de plaisir. En effet, le PFCNO, c’est beaucoup de plaisir : les projets de loi, parfois sérieux, parfois loufoques (pensons, entre autres, à ce projet de loi sur l’interaction sociale qui souhaitait interdire la prise d’égoportraits) donnent lieu à des débats enflammés, où les députés prennent un malin plaisir à apporter des arguments parfois à la limite de la folie… Certains concurrents se démarquaient particulièrement dans leur habileté à ne rien dire tout en parlant beaucoup! C’était vraiment très drôle.

Le PFCNO, c’est aussi des soirées sociales. Après une longue journée de débats parlementaires, les participants, au nombre de 51 cette année, profitent de l’occasion pour créer et entretenir des liens spéciaux entre eux en participant à des activités sociales mises en place par le comité organisateur, cette fois-ci, Jeunesse TNO. D’ailleurs, je voudrais remercier M. Alexandre Assabgui, le coordonnateur de l’événement pour cet immense défi qu’ila su relever avec brio. Ainsi, nous avons pu nous rendre dans la communauté Dené de Diloh, où nous avons dégusté un délicieux ragoût de bison aux morilles et appris des jeux traditionnels denés et inuits, dans une ambiance des plus chaleureuses. Puis, nous avons soupé sur le site de Aurora Village, un endroit dans lequel les touristes viennent observer le ciel rempli d’aurores boréales. Pour l’occasion, nous avons dégusté un succulent repas et avons pu assister à des prestations musicales et autres de certains participants dans une activité de type « Open Mic ». Nous avons découvert le grand talent de certaines personnes pour la chanson, la gymnastique et même pour désamorcer des bombes dans un jeu en ligne!

 

3 filles

C’est ce que je retiens le plus de ces quelques journées passées au PFCNO, c’est justement ce plaisir qu’ont ressenti les jeunes à vivre en français, avec des camarades de partout au pays. C’est par ce genre d’activité que nous les conscientisons à la vitalité de la langue française dans les communautés francophones minoritaires du Canada. Ils en ressortent grandis et nous espérons qu’ils auront le goût de participer à la prochaine édition qui se tiendra l’an prochain à Victoria, mais aussi à d’autres activités culturelles pancanadiennes en francophonie. Le germe est semé, il faut maintenant laisser la fierté francophone grandir en eux, et il faut continuer de vivre des occasions comme celle-ci pour entretenir la flamme.

Merci à nos jeunes d’avoir bien voulu embarquer dans ce projet et, à la prochaine!
Yoan Barriault11e-12e
Enseignant de 11e et 12e année